La plume rebelle
L'écrivaillon
Plume tu me fatigues à toujours courir sur le papier, le gratter encore et encore jusqu’à le percer.
Un homme parle aux livres, te voilà partie dans des aventures rocambolesques. Des perruches envahissent un château, tu en fais un conte. La révolte gronde, tu écris un pamphlet. La nostalgie te submerge, tu pars en ballade. Un paysage te séduit, tu le couches sur un carnet.
De ton appétit insatiable, tu goûtes à tous les mots qu’ils soient sujets, verbes, adjectifs ou compléments. Tu conjugues ma vie au présent, au passé et au futur. Tu caracoles dans les allées du dictionnaire, ton lieu de prédilection où fleurit la dent de lion.
J’arrête là le cahier de doléances ma plume car je ne peux pas me passer de toi. Tu es ma coke.
La plume
Pardonne-moi mais je trouve que tu craches dans la soupe, écrivaillon. As-tu oublié la rue Croix des Petits Champs dans les quartiers chics de Paris ? Avec ta copine Florence vous m’avez appelée à la rescousse pour retrouver les disparus de Sophia-Antipolis ?
Et les soirées sous la lampe où tu me suppliais de coucher sur le papier l’article qui ferait mouche dans les journaux du matin. Tu les passes par pertes et profits ?
Souviens-toi quand tu errais sur les chemins du Parnasse à la recherche de jolies rimes pour séduire ta muse, tu me cajolais, tu me caressais dans le sens du poil pour que je donne le meilleur de moi-même.
Qui t’as aidé à te relever lorsque tu butais dans les ornières de la vie ?
Tu as grandi, écrivaillon. Après des années de labeur, tu viens d’être accepté à l‘Académie de poésie.
Alors merci qui ?
Mireille Héros
21 janvier 2021
Récipro