Le diplodocus du Père Noël

Un diplodocus, enfermé depuis des siècles dans les glaces, se réveille un jour sur un iceberg. Autour de lui, des ours blancs et des pingouins étonnés de voir cet extra-terrestre à la taille impressionnante.

- As-tu déjà vu un cheval ? Demande l’ours au pingouin

- Ma foi, non, comment veux-tu qu’un cheval galope sur la glace !

- Je ne sais pas. Tu sais, je ne suis pas le meilleur élève de ma classe. T’as vu le nouveau venu. Il me fait peur. On dirait un gros serpent avec des pattes. Il a tout d’un monstre.

Pendant ce temps, le diplodocus tremble de froid et de peur sur son iceberg :

- « Qui aura pitié d’un pauvre dinosaure, pleure-t-il. Il n’y a même pas un sapin pour m’abriter de la neige qui se remet à tomber. Je ne demande pas grand-chose juste à manger et à boire. Je voudrais aussi réchauffer mes vieux os. Les hommes ont joué les apprentis sorciers et ont fait des dégâts incommensurables sur la planète. Ils voulaient le beurre et l’argent du beurre. Ils ont fait fondre la banquise.

Aujourd’hui, je ne suis qu’un jouet pour leurs enfants qui organisent des batailles de dinosaures en plastique. Les grands ont même inventé des parcs d’attraction et nous ont reconstitués grandeur nature avec force de technologies modernes. Ils s’amusent à se faire peur.

J’étais tranquille dans ma carapace de glace. Vais-je devenir le loup de la banquise. Après m’avoir ressuscité, les hommes, sans pitié, me livreront aux fusils des chasseurs. Non. Je préfère mourir ».

Le dinosaure couche sa grande carcasse et s’endort. Le tintement de grelots le tire de son sommeil : « C’est sûr, je suis arrivé au paradis des diplodocus ». Soudain, une main gantée de blanc lui caresse la tête. Un homme vêtu de rouge, à la longue barbe blanche lui dit « Que fais-tu là petit ? Le dinosaure lui raconte son histoire. Le Père Noël réfléchit et le prend par la patte : « Viens petit, j’ai besoin d’un commis pour m’aider à livrer mes livres d’histoires aux enfants. Le petit Makan de Noisiel m’a demandé la suite des aventures de Dono le dinosaure qui a perdu sa maman ».

Aussitôt, le diplodocus monte à bord du traîneau, tiré par six magnifiques rennes, qui l’emporte sur un rayon de lune enchanté. Arrivés devant la porte de Makan, le Père Noël dépose le livre de contes tant espéré. Au matin, quand Makan se réveille, il découvre de sa fenêtre un petit diplodocus qui lui fait signe et lui crie : « Viens Makan. On va jouer aux boules de neige ! »

Et depuis ce jour, Makan et le diplodocus, qui a appris à aboyer, ne se quittent plus.

Mireille Héros

Club des Poètes

18 décembre 2020