Le fakir
Le maître du temps
Sur son nuage s’éveille.
Il mouline, les heures, les minutes et les secondes
Le temps presse.
Autour de lui, les étoiles
Dans leur ronde
Piaffent, s’impatientent.
Elles attendent
Le moment béni
Où le roi du ciel
Se lèvera
Inondera la terre
Du plus pur de ses ors.
Mais Lucifer pointe son nez
Avec ses marionnettes
Pour donner l’illusion
D’un régiment de fantassins
A son service.
Gare à celui qui ne marche pas droit
Les ficelles sont là pour tirer, guider
Le moindre de ses mouvements.
Dans sa course, le maître du temps
Ignore les souris
Prêtes à grignoter minutes et secondes.
Soudain un chant résonne
Un danseur chante sous la pluie
Piétine les casques
Des soldats armés jusqu’aux dents.
La pluie fait des claquettes sur les toits
Et d’un coup de vent balaie les soldats de la mort.
Lucifer, furieux et vexé
Déclenche une tempête.
Les étoiles apeurées, se cachent
Sur un rayon de lune
Vaincu, Lucifer regagne son antre
Le ventre creux.
Il a beau chercher
Regarder le feu qui brûle
Dans son enfer
Il n’a rien à se mettre sous la dent
Alors il suit le vieil adage
« Qui dort, dîne »
Revêt son habit de fakir
Et se couche sur son lit de braises
Mireille HEROS
Club des Poètes – 19 février 2022