Paradis artificiel
Elle aime aller par delà les nuages
Où les herbes, les fleurs et le ciel se rejoignent.
Quand sa muse, la laisse au bord du chemin
Elle aime rejoindre son paradis.
Les souvenirs dans un ressac incessant resurgissent
Les fleurs de lin ondulent sous le vent
Se couchent sur le papier.
Leurs corolles se balancent
Grandes taches d’azur sur les plaines du Nord.
Elle respire le parfum de la pluie d’orage
Qui couche les blés les soirs d’été.
Soudain un croassement
La tire de sa rêverie
La plonge dans le brouillard.
Une lumière jaune
Celle des mimosas qui fleurissent la maison
Au cœur de l’hiver
L’aveugle.
Elle cligne des yeux
Veut étreindre les boules d’or
Quand une voix autoritaire
Lui conseille de regarder droit devant elle.
Une sirène hurle de désespoir
Elle se blottit dans son cocon.
Deux bras énergiques
La tirent, la triturent.
Elle se débat
Retombe dans le néant.
Une blouse blanche apparaît
On va vous tirer de là
Si vous abandonnez vos paradis artificiels.
Mireille HEROS
Club des poètes de Marne la Vallée
Avril 2017