Les chroniques de Watson : au bal masqué

Toujours la même, son petit carnet en main elle croque les passants. Elle ne peut pas s’en empêcher. Quand elle fait les courses à Grand Frais, elle a le temps vu qu’en raison du confinement les clients attendent dehors à 1m50 les uns des autres, dans une file comme chez Disney sauf que chez lui les gents sont agglutinés.

Ce matin, on aurait cru un vrai bal masqué, il y en avait pour tous les goûts, les fatigués qui ont servi plusieurs fois et se sont avachis. Les scientifiques qui sortent tout droit des salles d’opération. Les faits maison avec des fleurs ou autre étoffe fantaisie. Les sportifs qui viennent de chez Décathlon. Et pour finir les masques de chantier. Il y en a qui ne manque pas d’imagination et ajoute au masque une visière de casque de moto. Le plus original était sans nul doute une femme qui portait deux masques : un sur le nez et l’autre sur la tête en guise de charlotte.

Tous ces masques ont distrait ma maîtresse qui pourtant respecte bien les gestes barrière. Arrivée au stand des légumes, les herbes aromatiques l’ont attirée comme un aimant. Oubliant toute prudence elle a reniflée un bouquet d’estragon. Panique. Elle a désinfecté ses narines au gel hydroalcoolique puis à l’alcool. Résultats : rougeur et démangeaisons. C’est grave docteur ?

Mireille Héros

Samedi 4 avril 2020