La légende des perruches vertes
Il y a très longtemps dans la sente aux Sables à Champs, un vieil homme, sous un marronnier, contait aux enfants, les aventures de Brasse-Bouillon. Un petit garçon très désobéissant.
Un jour en dépit de l'interdiction de ses parents, il s'aventure dans le souterrain du château . Celui-ci était frappé d'une malédiction : quiconque osera pousser la 7ème porte, perdra l'usage de la parole! Brasse-Bouillon n'en a cure. Il pousse la première porte marquée "privé" puis une seconde qui lui dit "la chance est avec toi". Brasse-Bouillon s'enhardit et ouvre la troisième porte qui lui annonce "tu brûles". La quatrième le prévient "attention à la marche", son portable tombe et se brise. La cinquième le provoque "t'es pas cap". Il avance à tâtons, la pénombre s'accentue au fil des couloirs. A la sixième, il lit "le grand saut". La pièce est tapissée de miroirs déformants. Il frissonne de peur. Ne se reconnaît pas dans ces visages menaçants. Il arrive enfin à la septième porte. Et là brille en lettres d'or un mot magique: joaillerie.
Chic. J'ai trouvé le trésor du château. Brasse-Bouillon retient son souffle pousse la porte et n'en croit pas ses yeux : des anges aux yeux obliques, à la voix d'eau profonde montent la garde autour d'une coffre de pierres précieuses. Brasse-Bouillon réalise qu'il s'est jeté dans la gueule du loup. Il veut crier, appeler au secours. Il reste muet. Alors il se couche et pleure. Il pleure tant et tant que ses larmes forment une flaque puis un lac d'où surgit la fée Dentelle avec son fuseau à la main. "Tu as perdu la parole mais tu peux encore siffler". De son fuseau magique elle le transforme en une belle perruche verte. Et depuis ce jour-là, les perruches nichent dans les arbres du château.
Mireille HEROS