Greffes d'alexandrins
Roses blanches tombées, au silence disert
Au pays parfumé, en ce jour le plus beau
A une dame créole ayant poussé la porte
Tu diras c'est Vénus à sa bouche de moire
L'ivoire de sa peau au tribunal d'amour
De vos grands yeux où, dans un prisme de sable
Un grand chatoiement simple que le soleil caresse
De par votre âme pure de la belle jeunesse
Belle digne d'orner sur les bords de la Seine
Couvre de sa soie au cœur du purgatoire
Les pigeons noirs et blancs, mieux que l'épervier d'or
Vous feriez à l'abri fermer mille sonnets
A vous ces vers de furieux, fous, jaloux
Et le monde s'abreuve, d'une brève seconde.
Mireille HEROS
"Vous me laissez pourtant bien seul, oh, je souffre, je souffre affreusement.
Au tribunal d'amour quand ma peine inlassable
Picore comme un fruit sous son regard fortuit
Mais qu'importe ! Au pays parfumé
Ce courage d'enfant a dans le cou
Par la grâce consolante enflamme le désert
Tombez, fantômes blancs, dont la bouche de feu
Passe comme un instant hors du tombeau
Sans le moindre bruit avale son brouillard
Il saignera sur toi sous des rochers tremblant
Va, furieux, fou, jaloux, celle que j'aimais seul
Elle glisse agilement, quand un éclat de rire
Viendra m'étourdir en son jour le plus beau
Me donnera la fleur de la belle jeunesse. "
Maryse Bugnet
La greffe d'alexandrins est un jeu d'écriture qui consiste à couper un alexandrin à l'hémistiche et à le greffer avec l'hémistiche d'un autre jusqu'à recomposer un nouveau sonnet sans avoir à écrire
A.M.A.T. Alfred de Musset
A Madame Sand, Gérard de Nerval
A une dame créole, Charles Baudelaire
A une femme, Paul Verlaine
Après trois ans, Paul Verlaine
Armatures de songes, Francis Étienne Sicard
Artémis, Gérard de Nerval
Au roi, Joachim du Bellay
Au tribunal d'amour, après mon dernier jour, Théodore Agrippa d'Aubigné
Aube de lune, Francis Etienne Sicard
Beaubourg, Thibault Desbordes