La légende de l’arbre du Ténéré
Lentement la caravane avance
Avec ses quatre dromadaires
Dans le désert qui toujours s’enfuit
Dans une danse infernale
La ligne d’horizon flotte.
Les jours s’en vont, je demeure
A scruter les nuages
A chercher ma voie dans l’appel du vent.
Le désert avance et c’est l’eau qui se meurt.
Sous l’arbre du Ténéré
Un vieux sage conte la légende de l’oiseau blanc.
Un faiseur de pluie
Qui faisait pousser les étoiles.
Comme les oiseaux suivent le navire
Il précédait les caravanes de sel
Les guidait vers les précieux puits
Source de vie.
Un matin il croisa
Un grand corbeau noir
Un vendeur de larmes.
Rejoins-moi sur mon nuage
Tu y trouveras la plus belle des oasis
Peuplée d’acacias au parfum de miel.
L’oiseau se laisse séduire
Par de si belles chimères
Et suit l’oiseau de malheur
Vers cet éden saharien.
Là cachés dans les acacias
Des corbeaux vociférant, pétaradant
L’entourent, l’étouffent
De leur étreinte mortelle
L’oiseau trouve refuge sur un acacia blanc.
Furieux les corbeaux
Troquent la forêt d’acacias
Pour des vagues de dunes.
Dans un paysage de désolation
Seuls l’oiseau et son acacia blanc résistent.
Phares des caravanes
Ils contemplent le désert dans toute sa solitude.
Mireille H. – Mars 2014