Les chroniques de Watson House party
Hier soir c’était la fête. Au diable le confinement on était onze avec moi. Ils ont fait une fontaine à champagne. Que c’était beau à voir cette cascade avec ses bulles dorées. Après ils ont sorti les canapés, les amandes, les olives. J’aurais bien voulu me taper une rondelle de saucisson. Ils l’ont gardé pour eux. Alors j’ai boudé, le museau entre mes pattes pendant qu’ils trinquaient à la santé de ma maîtresse.
Ensuite, ils ont attaqué le plat de résistance. Là encore les tchin tchin ont joué leur petite musique et moi je n’avais toujours droit à rien. Il paraît que c’est pour ma ligne car le véto râle si je prends du poids.
Puis l’heure du dessert a sonné. Notez que ça ne me dérangeait pas, vu que je n’aime pas le sucre. Je sais que c’est étonnant pour un cabot. La fille de ma maîtresse a apporté un gâteau et ils ont tous chanté happy birdthay to you. Je me suis vraiment inquiété quand j’ai vu ma maîtresse souffler sur son smartphone. Après, elle a déballé son cadeau une superbe vidéo où les invités jouaient à faire les acteurs.
L’histoire ne s’arrête pas là. J’ ignore si c’est le champagne ou l’émotion mais ma maîtresse ne trouvait plus la sortie. Comme au théâtre, elle sortait par une porte et rentrait par la fenêtre. Dans un fou rire général, elle a dû recommencer au moins cinq ou six fois. Et tous lui disaient : en bas à droite. Elle appuyait sur les ronds, les carrés rien n’y faisait. Jusqu’au moment où elle a vu que la photo d’une copine cachait l’icône quitter.
Mireille Héros
Jeudi 23 avril 2020