Parodie : la grenouille et le boeuf
Le boeuf qui se veut faire aussi mince que la grenouille
Un boeuf vit une grenouille
Qui lui sembla très élancée.
Lui qui était si bien enveloppé
Rentre le ventre, serre les fesses, et se creuse
Pour égaler l’animal en minceur,
Disant «regardez-bien ma soeur,
Est-ce assez ? Dites-moi, n’y arrivè-je pas ?»
«Mais non. M’y voici donc ? pas du tout ! M’y voilà ?
Vous n’y êtes pas du tout !
Le gros lard
S’étrécit tant qu’il s’évanouit.
Les gens ne sont pas raisonnables,
Les petits veulent devenir grands,
Chacun veut tenir son rang,
Et reste sur son quant-à-soi.
Michelle Thomas
La grenouille et le bœuf
Une grenouille vit un bœuf
Qui roulait des mécaniques
Elle était toute fluette,
Pas plus épaisse qu’une limande.
Voulant se muscler davantage
Pour ressembler au bovidé,
Et se pavaner, elle aussi !
Sortant de la salle de sport,
Chaque fois plus épuisée,
Elle montrait à sa copine
Sa carrure toujours aussi frêle
S’acharnant tant qu’elle finit…
Par un claquage !
La nature est pleine d’envieux :
Tout têtard se rêve grenouille,
Toute guêpe veut imiter l’abeille,
Tout Coucou squatte le nid d’un autre.
Dominique Payot
Une grenouille louche sur un bœuf
Qui avait l'air bien costaud
Elle, fine et menue
Jalouse, envieuse s'étire, se gonfle
Pour être grosse comme lui
Admirez-moi bien
Ai-je réussi, dois-je encore faire la ballon de baudruche
Oh que non, vous en êtes loin
Alors elle éclate sur place
La société est à l'exemple de cette bête orgueilleuse
Tout sportif veut son collectif
Tout politique veut sa clique
Tout artiste veut sa claque
Maryse Bugnet
La reinette et le taureau
Dans une noble assemblée
Où tout était partagé
Une reinette en quête de notoriété
Toujours cherchait à plaire.
Elle remarqua un taureau
Bien bâti et bien beau
Que chacun s’empressait de féliciter
Pour sa force et sa sagacité.
La reinette est envieuse
C’est là le moindre de ses défauts.
Elle multiplia les rodomontades
Auprès des autorités locales
Se démena pour être de tous les projets
N’hésitant pas au passage
A évincer quelques concurrents gênants
Par quelques coups bas.
Elle voulait dépasser le taureau
Et être reconnue comme indispensable.
Elle prit tant et tant de responsabilités
Que sous la charge de travail
Se mit à crouler
Le taureau, dans son coin, la regardait
D’un œil goguenard
A la voir à la tâche s’échiner.
Ce qui devait arriver arriva
Le burn-out foudroya notre reinette
Et le taureau reprit son leadership
Il en est des hommes comme des animaux
A vouloir prendre la grosse tête
Elle éclate.
Mireille HEROS
17 janvier 2017