La soprano
Son chant si pur, si doux, accroche les chimères
Dans un Ave Maria, elle implore sa mère
Pour trouver le chemin du jardin enchanté
Où la rose en bouton, dans sa fragilité
Dès l’aurore rosée, console les amants
Aux amours contrariées, le soir au bois dormant.
Les notes s’envolent, le chagrin fait la trêve
La cage aux oiseaux s’ouvre, un arc-en-ciel s’élève
Nuages à la dérive, sur fond de ciel azur
Serpentins argentés, s’enfuient vers le futur.
Au cœur de la chapelle, la soprano diaphane
De sa voix mélodieuse, envoûte le profane.
Ses arias le transportent sur un océan d’arpèges
Trompettes et mirlitons vocalisent en cortège
Cupidon décoche ses flèches de bonheur
Dans le mistral taquin sur mille et une fleurs
La voix au timbre d’or, en perles de cristal
S’évanouit dans la nuit, au cœur de l’abbatiale.
Mireille HEROS
30 juin 2016