Un été pourri : suite de rimes de Baudelaire en cinq quatrains et alexandrins*
La lune timide soulève le couvercle
D’un chaudron d’étoiles qui se meurent d’ennui
D’un coup de baguette, je détache du cercle
Le soleil de minuit qui glisse sur la nuit
Un arc en ciel brille sur la prairie humide
Dans l’aurore rosée, à la vie je souris
J’enfourche les rayons de la lune timide
Je m’enfuis et j’oublie un été si pourri
Je cherche dans l’éther les traces de traînées
D’étoiles filantes pour briser les barreaux
De dentelle givrée des toiles d’araignées
Qui se sont emparées de mon pauvre cerveau
Hélas la pluie zèbre l’horizon en furie
Piétine mes songes dans un long hurlement
C’est le cri de celles qui n’ont plus de patrie
Et sortent leurs griffes si opiniâtrement
Les voiles déchirés au son de la musique
Leurs douleurs s’apaisent au soleil de l’espoir
Bien loin des barbares et des fous despotiques
Les jours d’épouvante noyés dans les trous noirs.
Mireille HEROS
9 septembre 2021
* Spleen : quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle