Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
La table d'écriture
7 mai 2020

Le texte à trous - Rencontre avec Cézanne, quelques traces pour le futur et la technique ne doit pas nous aliéner

texte à trous pencil-1891732__340

Ce jeu d'écriture consiste à remplir les trous et à créer un nouveau texte

Rencontre avec Cézanne

Un jour de l’été passé, je croisai par hasard sur un sentier côtier, le sosie de Cézanne ! Surprise, je m’arrêtai, et il semblait si triste devant son chevalet que je me permis de l’aborder. Monsieur, dis-je, on

 n’est pas obligé de faire des tableaux !

Si l’inspiration ne vient pas, n’insistez pas. Oui me répondit-il, d’ailleurs je peins 

 uniquement par passe- temps, et je n’ai aucun talent !

Simplement, je me prends parfois pour mon sosie, car il y a bien une raison à notre ressemblance tout de même ! D’autre part

L’amour du paysage entraîne

chez moi un réflexe : je dois absolument peindre ce que je vois, ce que j’admire ! Regardez :

 de verts bocages sortent du néant

quand je ferme les yeux, et j’espère toujours que j’arriverai à les concrétiser sur ma toile.

 L’imagination se perd dans les routes silencieuses

 de mon cerveau, je vois des merveilles 

qu’aucune langue ne peut décrire

Par exemple tout à l’heure je voyais courir des biches gracieuses, l’une sautant gaiement par dessus les fourrés,

l’autre allait

la suivre quand soudain arrive un loup hurlant.. du coup

 Elle dériva lentement sur la gauche

vers la rivière, galopant d’un côté et de l’autre, et le loup paraissait la rattraper

ce qui serait arrivé si elle était entrée toute seule

 

dans l’eau. Mais heureusement une troupe de chasseurs passait tout près, et leur odeur fit fuir tout Le monde...

Vous voyez, conclua-t-il avec un grand soupir, ma toile est blanche, rien ne vient..

Michelle 

 

 

Quelques traces pour le futur

Un jour l’été passé, au détour d’un chemin, j’ai rencontré un peintre dans un cadre verdoyant et bucolique. Il m’a expliqué qu’il n’est pas obligé de faire des tableaux.

Dommage car le résultat est magnifique ! Oui mais il peint uniquement par passe temps, pour se faire plaisir, s’occuper et laisser quelques traces pour le futur.

L’amour du paysage entraîne aussitôt chez lui une très forte envie de capter la lumière et toutes les nuances de couleurs, de verts bocages sortent du néant pour réjouir à l’infini les personnes qui s’arrêteront devant ce tableau.

 

L’imagination se perd dans les routes silencieuses ou chemins de traverse qu’aucune langue ne peut décrire. Dame nature sait donner à voir plus que l’imagination ne le fait parfois. Un chemin va par là l’autre allait plus au sud vers les sapins et les mélèzes. Sans aucun doute en suivant son instinct plutôt que la carte IGN elle se décida pour un autre chemin.

 

Elle dériva lentement sur la gauche pour arriver dans un arboretum, planté depuis douze ans maintenant. Prévoyants les forestiers cherchent à connaître l’impact du changement climatique et l’adaptation de la végétation. Par ce chemin raide et tortueux elle a pu entrevoir des chevreuils, des lièvres et des écureuils. Et finalement elle était contente d’être accompagnée car elle devine ce qui serait arrivé si elle était entrée toute seule. Elle se serait sûrement perdue dans ces bois sombres et bien déserts.

 

Dominique G

 

 

La technique ne doit pas nous aliéner.

Un jour de l’été passé, je pars, seule, baguenauder, le nez au vent. Je me retrouve dans un coin perdu, en pleine nature, pour une balade champêtre.

Admirant la douceur du paysage, la palette des verts déclinés sur tous les tons, je sors rapidement mon appareil photo pour fixer cet instant puis, finalement, je me rétracte. Pourquoi capter cet arbre, cette fleur sauvage ?

 

On n’est pas obligé de faire des tableaux. La nature est vivante, mouvante au gré de la lumière, de l’heure, de la saison. Figer cet instant uniquement par passe- temps est une aberration. La technique ne doit pas nous aliéner.

 

Je range cet outil moderne dans mon sac. Je décide de l’oublier et d’ouvrir grands les yeux et les oreilles. Je continue ma promenade bucolique au gré des sentiers. L’amour du paysage entraîne une sensation de détente, de légèreté. Etre reliée au monde, faire partie de ce tout est une sensation inouïe. De verts bocages sortent du néant. Ma journée est ensoleillée par ce décor sauvage, coloré, uniquement bercé par les différents oiseaux, le bourdonnement des guêpes, abeilles, insectes .L’imagination se perd dans les routes silencieuses. Je rêve, je médite, uniquement présente à l’instant. Cette beauté paisible qu’aucune langue ne peut décrire m’apaise.

 

Quand soudain j’entends une musique dissonante, bruyante qui perturbe ce calme. J’aperçois un couple, lui , radio sur l’épaule qui vient casser cette douce ambiante. Ils s’éloignent, heureusement, l’un sifflotant, quand l’autre allait cueillir des fleurs sauvages.

Me voilà désorientée, je leur en veux de troubler ce silence. Heureusement elle dériva lentement sur la gauche sans me voir.

 

Ma visite à la petite cabane en ruine découverte par hasard ne m’apaiserait pas s’ils l’avaient découverte. C’est ce qui serait arrivé si elle était entrée toute seule pendant que je me reposais remplie de cette beauté toute simple. Heureusement, ils sont partis dans une autre direction.

Maryse Bugnet

2 mai 2020

Publicité
Publicité
Commentaires
La table d'écriture
  • A l'instar d'une table d'hôte, la table d'écriture réunit des passionnés du verbe. Les mots deviennent un jeu et donnent lieu à de franches rigolades et à de beaux textes. Sérieux s'abstenir car l'humour et la poésie règnent en maîtres.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Archives
Newsletter
6 abonnés
Publicité