Les chroniques de Watson : Le corbeau
Comme toutes les périodes dramatiques, le coronavirus révèle ce que l’homme a de plus beau en lui mais aussi ce qu’il a de plus noir.
Les visites inopinées des agents de police dans la résidence auraient dû me mettre sur la piste d’un corbeau. Et figurez-vous que ce corbeau habite dans notre immeuble. Non content de ces méfaits auprès de ces pauvres musiciens qui voulaient nous faire planer avec leur musique, figurez-vous qu’il a collé sur la porte d’entrée un avertissement, anonyme, aux soit-disant voisins fumeurs de joints.
« AVIS AU(x) FUMEURS DE JOINT
MERCI DE FUMER VOTRE BEUH CHEZ VOUS ET NON SUR VOTRE BALCON
JE NE PEUX PAS PROFITER DE LA TERRASSE AVEC MA FILLE SOUS LA PEINE DE LA FAIRE FUMER AVEC VOUS
SOYEZ ASSURER QUE C’EST LA SEULE DEMANDE COURTOISE ET POLIE
HORS CADRE LEGISLATIF QUE JE FERAI !
A BON ENTENDEUR
Ce grincheux a quelques soucis avec le verbe être qu’il a du mal à accorder. En revanche il connaît bien le jargon de l’herbe à moins qu’il ne soit allé faire un tour dans les coffee shop d’Amsterdam.
C’est sûr que par moments, il y a un parfum d’huile essentielle d’eucalyptus qui s’échappe . Ma maîtresse ne s’en offusque pas d’autant que le voisin du dessous est très malade. Elle se dit seulement : tiens la voisine a mis le paquet aujourd’hui.
Il ne me reste plus qu’à confier l’enquête à Sherlock Holmes pour m’entendre dire : élémentaire mon cher Watson.
Mireille Héros
Lundi 20 avril 2020