Les chroniques de Watson : silence, on tourne.
Le film est noir avec dans le rôle principal : le coronavirus. Après le confinement, il nous impose le silence intégral. Et le silence ma maîtresse déteste. Elle aime entendre la respiration de la ville qui pour l’heure s’est endormie.
Les grands oiseaux blancs de Gilbert Bécaud sont rentrés au garage. Orly s’est mis en sommeil. Sûr que la fille de ma maîtresse doit apprécier. Paray Vieille Poste se trouve au bout des pistes. Inutile de vous préciser ce qu’ils prennent dans les oreilles. Pourtant j’aime bien aller me promener à la coulée verte en famille. On regarde ces grands oiseaux en partance pour New-York, Pointe-à-Pitre, Barcelone, Madère. J’adore les voir s’élever dans toute leur majesté dans le ciel, le nez en l’air. Je rêve de Saint-Exupéry et de la Croix du Sud.
Même Google a baissé le rideau sur les destinations desservies. Ça me rend trop triste. Alors, ce soir à 19h55, je sortirai sur le balcon, un verre à la patte et je trinquerai virtuellement à la santé des soignants et de Micheline, une copine de ma maîtresse (elle en a des copines!). Tous les jours, elle m’envoie une caresse par Internet. Quand on aime, on ne compte pas.
Mireille Héros
Jeudi 2 avril 2020