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La table d'écriture
22 novembre 2018

Hommage à Guillaume Appolinaire

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Né à Rome le 25/08/1880 de père inconnu ; décédé à Paris, de la grippe espagnole, le 9/11/1918, il est enterré au Père Lachaise, après avoir su « être tout et partout », car il a écrit et dessiné dès l’âge de 11 ans. Sa vie et son œuvre, intimement liés, indissociables - et que chacun s’approprie – sont devenus universels. Il est l’incarnation même d’une « existence poétique ». (Annie LEROY, de mai à juillet 2018)

 

 

Au Panthéon de ma mémoire

Je t’ai donné le premier prix.

Et je veux honorer ta gloire :

Merci, de toi, j’ai tout appris.

 

Né à Rome de père inconnu

-Dit « Wilhem de KOSTROWITZKY »-

Au Sud de la France tu as vécu

Tes premières années, déjà conquis

 

Par ce pays que tu aimas tant !

Est-ce de cette naissance obscure

Que te vint ce goût embrassant

Tous les arts et, surtout, l’aventure ?

 

De tes dons, la diversité étonne :

Depuis plus de 100 ans les hommes

Admirent ton œuvre en rêvant

D’égaler tes vers captivants.

 

Pour vivre tu feras 100 métiers :

Précepteur, critique et boursier,

Journaliste, toujours employé

Tes fameux vers, à composer.

 

Tes voyages nourrissent ta pensée.

De tes amours nombre de vers émergent :

C’est la Chanson du Mal Aimé ;

C’est aussi les Onze Mille Verges !

 

Tu empruntas des pseudonymes,

Et, parfois, des noms féminins,

Pour séduire, rechercher l’estime,

D’un public encore incertain.

 

Tes nuits, tu les passas à boire,

Loin du col dur et du melon.

Tes amis du Bateau-Lavoir

Partagent folies et jupons.

 

J’honore, aussi, tes camarades

-Jeunes gens qu’on traitait de fadas-

Qui s‘illustraient par leurs bravades,

Précurseurs du mouvement Dada.

 

Quand tu découvris le cubisme,

Critique d’art, tu l’aimas,

Tu inventas « surréalisme » :

Ton groupe d’amis l’adopta.

 

Tu respiras le nouveau monde ;

Tu illustras les expériences,

Les inspirations fécondes

Des artistes de toutes tendances.

 

Tu apportas un nouveau souffle

A la poésie de Paris.

Mais, dis-moi, ce qui se camoufle

Dans ces calligrammes, un pari ?

 

Il n’y a pas, dans tes écrits,

De redondances, du « déjà dit ».

Tu élaguas, en poésie,

Ponctuation, chronologie.

 

Parmi tes recueils de poèmes

Je choisis « Alcools », entre tous.

Oh, si tu savais combien j’aime

Ces vers au modelé si doux !

 

Tu n’as pas perpétré le vol de la Joconde :

De ce méfait, tu fus vite blanchi !

De ce fait divers, la presse, toujours, abonde.

Hélas, de Picasso l’amitié a péri.

 

Lorsque je regarde la Seine

A partir du Pont Mirabeau,

Je me sens toute emplie de peine,

Mon coeur serré dans un étau.

 

 

Je pense à tes amours sincères :

Je pense à Marie et à Lou ;

A Annie, Madeleine, à ta mère :

Tu les adoras comme un fou.

 

Amant transi en mal d’amour,

Tes vers habitent encore les cœurs

Et nourrissent habilement la cour

Des amoureux, et leur ferveur.

 

Je relis souvent tes lettres

-Vraiment, elles ont un charme fou –

Combien tu as su y mettre

D’amour, avec des mots si doux !

 

Je sais ton amour de la France,

Ta volonté de la servir.

Tu y gagnas tant de souffrance :

Trépané, tu faillis périr.

 

Car c’est avec persévérance

Que tu souhaitas t’engager

Comme Jeanne, pour délivrer la France,

Aussitôt naturalisé.

 

Patriote, « Le Poète Assassiné »

Magnifia souvent le conflit :

Un point de vue controversé,

Dieu, non, la guerre n’est pas jolie !

 

Hélas, tu n’as pas vécu l’armistice :

La grippe espagnole te terrassa.

Ton bandeau, emblème de sacrifices,

Pour l’éternité restera.

 

Tu n’as pas connu la paix solaire :

Celle que, longtemps, tu espéras.

Avec les honneurs militaires

Au Père-Lachaise, on t’enterra.

 

Au fil des ans, tous les poètes,

Les amateurs d’art du monde entier,

De toutes les langues, clament à tue-tête,

Que de ton art, ils sont usufruitiers.

 

Annie Leroy

Club des poètes de Marne la Vallée

Novembre 2018

 

GUILLAUME APOLLINAIRE : ELEMENTS DE BIO(Annie LEROY, le 18 juillet 2018)

 

J’espère que vous aimerez Guillaume APOLLINAIRE, dont nous commémorerons le centième anniversaire de la disparition, survenue le 9 novembre 1918, deux jours avant l’armistice, à 38 ans. Fauché si jeune par la grippe espagnole, quelles richesses ne nous aurait-il pas livrées ?

Courte vie mais « hénaurme », comme dirait Fabrice LUCCHINI. Une vie totalement poétique. Avant même sa naissance, farces, mélodrames, folies, caractérisent l’existence de sa famille… Comment s’appelle-t-elle, d’ailleurs ??? Bien heureux qui saurait le découvrir à coup sûr, tant la personnalité de sa mère – désireuse, si possible, de conserver l’anonymat – présente multiple facettes ! Quant à son père, il lui sera toujours inconnu. Même la date de naissance du poète fluctue tant on tergiverse à le déclarer…

Il voyage dès l’enfance, au gré des déplacements d’une mère « accro » aux jeux d’argent et aux casinos d’Europe, qui se fait appeler « Olga », mais qui, malgré ses turpitudes, est une mère pieuse et aimante. Notre ami compose des poèmes enrichis de dessins dès l’âge de onze ans.

Négligeant ses études, il flâne, fréquente les bibliothèques, joue avec les mots, absorbe avec passion les recueils de poésie.

L’impécuniosité le contraint à exercer mille métiers, qui lui donnent l’occasion, parfois, de voyager, et toujours de tomber amoureux. Les aléas de sa vie nourrissent ses écrits. Son cheminement se lit dans ses publications, souvent sous le nom de Guillaume APOLLINAIRE et, parfois, sous d’autres pseudonymes, quelquefois féminins. Bientôt, sa « double vie » lui permet de : gagner sa subsistance, le jour, comme employé de banque, et de rejoindre, la nuit, ses amis peintres et poètes, pour des fêtes quelque peu arrosées.

Guillaume APOLLINAIRE a fréquenté tout ce que la France a compté d’artistes, poètes, écrivains, journalistes, peintres, sculpteurs, photographes… de toutes tendances, même les plus iconoclastes, que, critique d’art, il a compris, accompagnés, promus, en dépit de tous. Visionnaire, il a montré la valeur de toutes les expériences plastiques nouvelles, notamment cubistes. Il a senti son temps !

En ce début du vingtième siècle, lui-même a réinventé la poésie. Son œuvre, monde multiforme, toujours renouvelé, n’accepte aucune étiquette. Il fait fi de la ponctuation et de la chronologie et invente les calligrammes. Il inspire les poètes du monde entier, particulièrement lorsque notre ami soupire à propos de quelque traîtresse (quelques noms charmants ne sont-ils pas parvenus jusqu’à nous ?)

Reconnu et inséré confortablement dans la vie culturelle, APOLLINAIRE, par amour de la France, demande à s’engager quand vient la guerre. Enfin naturalisé, il est incorporé à Nîmes puis en Champagne. Blessé à la tempe droite au Chemin des Dames en 1916, il est évacué et trépané. Réformé, mais maintenu sous les drapeaux, il travaille à la censure et est accusé d’embellir la terrible catastrophe (CF : Ah dieu, que la guerre est jolie !), ce qui éloigne certains de ses amis.

Guillaume APOLLINAIRE s’éteint de la grippe espagnole le 9 novembre 1918, avant proclamation de « la paix solaire ». Il est enterré au Père-Lachaise, avec les honneurs militaires.

En 1927, son nom s’inscrit en lettres d’or – avec 500 autres – sur une plaque au Panthéon.

Annie Leroy

Club des poètes de Marne la Vallée

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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  • A l'instar d'une table d'hôte, la table d'écriture réunit des passionnés du verbe. Les mots deviennent un jeu et donnent lieu à de franches rigolades et à de beaux textes. Sérieux s'abstenir car l'humour et la poésie règnent en maîtres.
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