Histoire surréaliste d’une bulle
Pourquoi voudriez-vous glisser devant le buffet, les soirs de pleine lune ? Les mauvaises langues baignent dans n’importe quelle sauce ou sautent dans la mauvaise foi. Les pois chiches font de la résistance. Les feuilles de lauriers grimpent aux casseroles et hurlent des histoires à dormir debout. Le bouillon fait les gros yeux. Le lièvre hypnotise deux chasseurs à la fois. Et vous voudriez que j’écrive une fable avec un ours qui se gratte la peau avant de l’avoir tirée. Où voulez-vous, Emmy, que je trouve l’inspiration peut-être à la rubrique massage du catalogue des Trois Suisses. Elle peut être utile pour aimer dans les jardins publics la nuit. Des pages bien développés pourraient satisfaire quelques couguars qui hurlent leur solitude. Rien ne sert de se dépêcher pour trouver du sens à ce qui n’en n’a pas. Mieux vaut suivre la bulle légère aux couleurs irisées du soleil pour rejoindre le fil de la poésie. Elle nous apprend à regarder le temps passer comme la rivière coule. Par delà les étoiles, elle se pose sur un croissant de lune. Peint rêves et nuages. Puis se pose sur l’eau dormante du lac pour se blottir dans un rayon de lune.
Mireille HEROS
UIA
4 décembre 2017