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La table d'écriture
8 mai 2017

Nouvelles de Starky et Hutch

Je leur avais bien dit que désormais à l'école une promende était prévue chaque semaine, à la même heure. On apercevait les enfants entourés des accompagnateurs sur la route qui mène à l'abattoir. Loin devant Jojo le terrible court. Soudain, il s'arrête, il hurle "un mort, du sang, quelqu'un est blessé" ! Les animateurs se précipitent : dans le fossé un homme, la jambe en sang. Ils s'apprêtent à l'emmener chez le coiffeur, tout près, mais stupeur, il s'agit d'un mannequin et non d'un humain. Les comédiens, bien vivants accourent en riant. On donne du chocolat au gamin pour le détendre et le rassurer. Le tournage continue sous le regard des enfants. Les flics défoncent la porte, comme Starky et Hutch. Un feuilleton ringard que je repasse de temps en temps. Ca gueule dans tous les sens. On ne s'entend plus. Marre de ces conneries. Un type trouve la télécommande. Il m'éteint. Enfin !

Maryse Bugnet

Je leur avais bien dit que le vacarme que j'entendais depuis chez moi, de retour de promenade, n'était pas le bruit d'une simple conversation ! Il s'entendait depuis la route. Personne ne pouvait l'ignorer.

Mon père, sortant de la boutique du coiffeur, en mangeant du chocolat, me conseille d'appeler le commissariat. Lui comme moi craignons, désormais, qu'une bagarre entre voisins ne dégénère. Blessure ? Mort ? Pour l'heure, l'angoisse  est à son comble !

Les cris ont cessé. Maintenant, nous n'osons penser que tout être vivant ne subsiste. Allons-nous découvrir un abattoir ? Et la police qui n'arrive pas ! Demandera-t-elle une semaine pour intervenir ? J'exigerai la démission du commissaire qui prend ses responsabilités par-dessus la jambe.

Par moment, un ronflement monotone s'échappe de l'appartement d'en face, rompant un lourd silence. Enfin, la sirène retentit et le car stationne devant notre immeuble. Des galops dans l'escalier : j'accueille les policiers et les dirige vers le logis concerné.

Les flics défoncent la porte. Comme Starsky et Hutch. Un feuilleton ringard que je repasse de temps en temps. Ca gueule dans tous les sens. On ne s'entend plus. Quel bordel. Marre de ces conneries. Un type trouve la télécommande. Il m'éteint. Enfin.

Annie Leroy

 

Je leur avais bien dit que la téloche était ensorcelée. Tout d’abord, une jambe se balade à l’écran sur un air de bachata. Elle se déhanche pire qu’une portoricaine. Puis elle a prend la route à clochepied. Il est environ 13 heures, le soleil tape dur.

Elle s’arrête chez le coiffeur. Après avoir fait la conversation, elle a achète une perruque, type platine, type Marilyn, et reprend la route. Comme elle n’a pas sommeil, elle poursuit sa promenade. Elle rencontre un godillot qui sort de l’abattoir.

-Tu es bien seul, lui dit-elle.

- Oui, on m’a coupé l’herbe sous le pied et depuis je voyage en solitaire.

- Que fait ton propriétaire, lui demande-telle, est-il mort ou vivant ?

- Oh, il a mangé un peu trop de chocolat et son troc se balade quelque part dans une forêt de cacaoyers.

- Faire le pied de grue parmi les arbres doit être monotone !

- mais toi, lui répond le soulier, tu te prends pour Marilyn Monroe avec ta perruque perchée su ta cuisse !

- Moi tu sais je suis dans les émissions de téléréalité. Je me balade pour une campagne de sensibilisation sur les effets des crèmes à épiler. Tu vois où ça mène.

- Démissionne de ce poste pourri et fais un bout de chemin avec moi. Quelle est ta pointure ?

Elle n’a pas le temps de répondre que Les flics défoncent la porte. Comme Starsky et Hutch. Un feuilleton ringard que je repasse de temps en temps. Ca gueule dans tous les sens. On ne s'entend plus. Quel bordel. Marre de ces conneries. Un type trouve la télécommande. Il m'éteint. Enfin.

Mireille HEROS

 

«Je leur avais bien dit» qu’à part commander, il ne savait rien faire. Si, gueuler, ça il savait. Personne - même pas son père qui était coiffeur - n’en serait venu à bout. Moi vivante, je l’aurai ! J’attendrai mon heure, me disais-je. Donc la semaine dernière, je me levai tôt, je courus à l’abattoir, désormais près de chez nous, et priai l’employé de me prêter son couteau : maintenant ? demanda-t-il. C’est pour une blessure ou une mort ? plaisanta-t-il. De ma voix la plus monotone, coupant vite la conversation, je lui répondis : c’est pour tuer mon mari, qui ne veut pas donner sa démission. Et me revoilà sur la route, en promenade quoi, jusqu’à la maison. Et que trouvè-je en entrant ? Mon mari, bien campé sur ses jambes, en train d’attaquer ma mère !! mais mais mais... je cauchemarde là ! Je vais me réveiller ? Me voilà en train de me transformer en présentatrice télé !!! ahhhhhhhhhhh

«les flics défoncent la porte. Comme Starsky et Hutch. Un feuilleton ringard que je repasse de temps en temps. Ca gueule dans tous les sens. On ne s’entend plus. Quel bordel. Marre de ces conneries. Un type trouve la télécommande. Il m’éteint. Enfin.»

Michèle Thomas

 

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Pas de jour férié chez vous !
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  • A l'instar d'une table d'hôte, la table d'écriture réunit des passionnés du verbe. Les mots deviennent un jeu et donnent lieu à de franches rigolades et à de beaux textes. Sérieux s'abstenir car l'humour et la poésie règnent en maîtres.
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